Il était environ une heure de l'après-midi quand Anthony franchit la porte de la bibliothèque. Accoutré comme il était, il avait presque l'air d'un étudiant. Un sac en bandoulière posé sur son épaule, sa paire de jean habituelle, un t-shirt noir avec un dessin un peu étrange, ne signifiant pas grand chose, et un veston noir, très simple. Il avait donné un cours ce matin à huit heure, puis il était rentré chez lui pour manger un morceau et s'occuper de son chien Max. Puis vers midi et demi, il avait décidé de revenir à l'école pour aller chercher quelques idées de bouquins. Il allait bientôt devoir conseiller un livre à ses étudiants et il fallait qu'il en trouve quelques un, qu'il les lise avant de les proposer à ses élèves. L'idée ne l'enchantait pas, mais maintenant qu'il avait du temps, c'était le moment ou jamais de le faire.

Quand il fut dans le rayon, il commença à feuilleter quelques pages, changeant de libre quand il ne convenait pas, en mettant un autre de côté quand il lui plaisait bien. Il fit remonter légèrement son sac sur son épaule. L'endroit était désert, il avait apperçu quelqu'un assis à un bureau dans l'espace réservé pour ceux qui voulait travailler tranquille, mais personne d'autre. À cette heure là, tout le monde mangeait ou s'amusait ailleur. C'est ce qu'il aimait de ce moment de la journée, il aimait le calme dans une bibliothèque, surtout celle si. Elle était tellement immense, une vraie mine d'or!

Il avait déjà fait plusieurs rangés sans précisement trouver ce qu'il voulait quand il entendit soudainement un bruit sourd, comme un livre qui tombait lourdement sur le sol. Sur le coup, il fronça les sourcils. Il avait cru être seul dans le coin, mais apparement il avait de la compagnie, le petit juron qui s'en suivit ne put qu'illuminer le visage du jeune homme, comprenant à quel cas il avait à faire. Allegra...il n'y avait qu'elle pour se faire remarquer de la sorte. Encore, elle n'avait pas fait tant de bruit, c'est surtout que l'endroit était si silencieux, que le moindre bruit pouvait se faire percevoir à des mètres. Il sortit de la rangé ou il était et se dirigea 4 rayons plus loin...Il vit alors la jeune femme...il ne s'était pas trompé.

- Évidement, à qui d'autre devais-je m'attendre...

Un petit sourire en coin laissait voir son amusement. Il était contente de tomber sur elle, depuis le dernière conversation, et donc le premier jour qu'ils s'étaient rencontré, il ne l'avait pas revu, pas eu le temps de passer dans son bureau, ça faisait seulement deux jours, mais il aurait aimé la revoir entre temps...Entre eux, un espace de courant étrange était passé dès leur première rencontre, il ne demandait qu'a passer un peu plus de temps en sa compagnie.

Ce matin là, Allegra était arrivée considérablement tôt à l'école, elle devait finaliser de préparer un coup passablement important, qui comportait plusieurs objets de valeur historique recommandable. Le cour s'était généralement bien passé, les élèves l'avaient trouvée légèrement étrange au début, pour finalement connecter avec elle et s'y attacher. Elle enseignait de manière différente, parlait avec eux et non à eux. Puis évidemment sortait toujours ses petits commentaires bien à elle par-ci par-là qui faisaient rire. Puis le cours terminé, elle était allée se promener dans le village de Galway, ne trouvant rien de particulier pour attirer son attention.

Ainsi ses pas l'avaient reconduite à l'école, vers la bibliothèque où elle se décida à faire un peu de recherche. Se présentant à la bibliothèque, on lui demanda sa carte étudiante, elle soupira, et précisa qu'elle était enseignante, la bibliothéquaire s'excusa et se retira. La jeune femme examina se qu'elle portait un instant et compris. Elle portait une jolie robe blanche qui lui arrivait un peu en haut du genoux, des souliers qui semblaient sortir tout droits des années 1940 et évidemment, son bérêt vert. Son sac en bandouillère qui portait plein de citation, des paroles de chanson, etc, ne vendait pas la mèche non plus.

Allegra poursuivit son chemin vers le fond de la bibliothèque, où la section qu'elle préfèrait se trouvait. Les livres un peu sanglant, rencontant des histoires tirées légèrement de la réalité, mais exagéremment fausses. Elle avait l'impression d'être seule dans ce monde fantaisiste qu'est la bibliothèque. Donc au moment où elle tira un livre de l'étagère un autre bouquin s'écrasa sur le sol, créant un bruit mat.
-Eh merde!

Lança-t-elle en se penchant pour le ramasser, elle détestait faire subir ça aux livres, c'étaient comme des humains pour elle. Regorgeant de plus de savoir que n'importe qui ou quoi. Alors qu'elle se relevait pour replacer le bouquin, elle attendit une voix masculine au bout de la rangée, elle cessa de respirer un instant. Il y avait deux jours qu'elle ne l'avait pas entendu et chaque jour elle aurait souhaiter pouvoir l'écouter, le voir, simplement être en sa compagnie. Une chimie étrange opérait entre eux et elle ne pouvait pas ne pas y penser, l'étrange de la situation. ELle se souvenait encore de leur calin, un peu échoué, ça la fit sourire. Allegra plaça une main sur son bérêt pour le replacer un peu et tourna la tête vers lui, sincèrement heureuse de le voir.

-Bien quoi? Je ne me suis pas écrasée sur le sol! Je peux toujours me jeter à tes pieds si tu le souhaites. Ou encore, dans tes bras, ainsi tu seras sure de me rattrapper!

Lança-t-elle en riant avec amusement. Elle déposa le livre sur le petit chariot près d'elle, il était lourd et s'ils étaient pour rester là à parler pendant encore des heures, il valait mieux qu'elle ne finisse pas avec les bras en compote.

-Quel bon vent t'emmène en ce lieu merveilleux? Ce n'est surement pas les souris qui se cachent sous les étagères!

Son sourire était heureux et son visage était illuminé. Elle l'observa un instant avant de reporter son regard sur l'étagère devant elle.

Comme il était content de retrouver Allegra en ce lieu. Il la regarda se tourner vers lui, une main sur son beret pour éviter qu'il ne tombe et dans ses yeux l'espace d'un court instant il put noter que peut-être qu'elle aussi était contente de le voir et cela le mit d'une extrème bonne humeur, ne sachant pas trop pourquoi. Il fit quelque pas en sa direction, peut-être un peu trop rapides pour cacher son enthousiasme de la revoir, mais bon, en même temps il se foutait bien qu'elle le remarque, il n'avait aucune gène fasse au fait qu'elle réalise qu'il était heureux de la trouver ici.

- Disons que ce n'est pas n'importe qui qui pourait se trouver en ce lieu, à cette heure précise, et en plus en réussissant à faire tomber un livre par terre!

Il lui adressa un sourire moqueur, il l'agaçait et elle le savait très bien. Il prit un court moment pour la regarder, elle était franchement mignonne acoutrée de la sorte, avec sa petite robe...tenu assez légère pour la saison, elle n'avait pas du avoir chaud ce matin là en allant travailler. Il releva les yeux vers elle plutôt que sur son accoutrement, ce n'était pas l'endroit pour l'observer de la sorte, ce serait mal vu d'avoir de drôle de pensé à son sujet...ils étaient quand même professeurs tous les deux, tout ne leur était pas permis! Il changea alors ses idées et lui répondit :

- Je suis à la recherche de bouquin en français à faire lire à mes élèves...pas trop compliqués, assez sympa! Mais on dirait que l'inspiration n'est pas au rendez-vous cet après-midi!
C'était la vérité, franchement, il avait la tête ailleur et ne savait pas du tout sur quel genre de livre s'arrêter, quel niveau de lecture choisir....Lecture plutôt simple? Pour leur laisser la chance de se démarquer...c'était encourageant des fois pour un élève de remporter un travail haut la main. Ou quelque chose de plus hardu, pour qu'ils travaillent plus sérieusement? Il ne savait pas trop. Il lui renvoya alors la question.

- Et toi?

Allegra le regardait encore, alors qu'il s'avançait rapidement vers elle, elle put voir l'enthousiasme rayonner sur son visage, cela lui fit chaud au coeur. *Reprend-toi, qu'est-ce qu'il peut bien en avoir a foutre de toi?*. Eh lala, elle devrait cesser de trop réfléchir. Alors qu'il expliquait la raison pour laquelle il avait deviner que c'était elle qui se trouvait là. Un sourire éclaira son visage.
-Il est vrai que je suis assez maladroite, peu importe où je me trouve!

La jeune femme sentit le regard de l'enseignant parcourir son accoutrement, elle ne savait pas si elle devait s'en sentir gênée ou flattée, peu importe, il releva les yeux assez rapidement pour qu'un malaise ne puisse pas apparaître sur le visage d'Allegra. Elle l'avait aussi observé, dan ses vêtements décontractés, mais qui lui procurait un chic fou, son sac, sa coiffure "décoiffé", son air masculin, mais à la fois capable de faire l'enfant. Il savait l'agacer sans la frustrer et elle le trouvait beau, oui, beau. Malheureusement, il était vrai qu'ils étaient tous deux enseignants, une certaine contenance s'exigeait, du moins, c'est ce qu'elle croyait. Puis il parla, cette voix qui la sortait toujours de ses rêveries, à son grand bonheur. Elle haussa un sourcil et l'invita à le suivre. Ils parcoururent plusieurs rangées, avant d'atteindre une rangée un peu vers le fond, dans un coin de la bibliothèque. Elle sortie de l'étagère un petit livre, dont la couverture s'illustrait de poupées en plastique.

-L'Écume des Jours, de Boris Vian. C'est un livre, ma foi, excellent. Étrange, avec des métaphores vraiment sorties de l'ordinaire. Un texte qui fait réfléchir, mais à la fois nous emportent dans un autre monde. Relativement facile à analyser, car l'histoire nous rejoint tous un peu. Tes élèves devraient l'aimer, et toi aussi, si tu ne l'as jamais lue! Et, petit fait interessant, Boris Vian est mort d'une crise de coeur en voyant pour la première fois une représentation cinématographique d'un de ses livres.

Lui souffla-t-elle en déposa le livre sur la poitrine du jeune homme, le tenant de sa main à plat, attendant qu'il le prenne. Puis elle se décida à répondre à sa question.

-Depuis ma tendre enfance la bibliothèque est un de mes lieux favoris, peu importe dans quelle partie du monde je me trouve. Un refuge, sécuritaire et qui me permettait de m'évader et de pouvoir être moi-même, sans être jugée.

Elle lui fit un léger sourire, détournant un moment les yeux, observant la série de livres de Boris Vian. Elle les avait tous lus, et relus, il était un de ses auteurs préférés, par son originalité et le fait qu'il était quelque peu étrange. Bref, un moment de sa vie qu'elle préfèrait oublier.

Anthony ne put s'empêcher de ressentir un certain sentiment de bonheur assez particulier quand il vit le sourire d'Allegra éclairer son visage. Sa remarque l'amusa.

-Oui, c'est bien ce que j'ai fini par constater!

Quand elle lui demanda ce qui l'amenait ici, il fut surpris de voir à quelle vitesse elle réagit. Elle l'invita à le suivre, et elle semblait si certaine d'elle qu'il n'y avait absolument aucune raison que le jeune homme hésite à la suivre. Il lui emboita donc le pas. Elle l'amena dans une rangée qu'il ne connaissait que trop bien. Il la regarda alors s'arrêter devant une étagère et sortit un livre dont il reconnaissait la couverture à des kilomètre bien évidement...Mais il fut incapable de réagir tout de suite, pour lui dire que Boris Vian n'était pas tout à fait ce qu'il cherchait. Elle lui servit alors un exposé sur l'auteur on ne peut plus parfait. L'écouter parler était pour lui délicieux, son entrain était si fascinant qu'il n'avait ni le courage ni l'envie de l'arrêter...en espérant qu'elle ne lui en veule pas par la suite.

-Et il a également écrit cette œuvre. Il étira légèrement le bras, ce dernier passant à quelque millimètre du visage de la jeune femme, pour prendre un bouquin et il le lui tendit à son tour sur sa couverture il était écrit ''Et on tuera tous les affreux''. Sous le pseudonyme de Vernon Sullivan, et qui est à mon avis une des meilleures créations de sa carrière.

Il lui adressa un sourire amusé, il avait l'impression qu'il risquait de très bien s'entendre avec cette jeune femme, et ce sur tout les points. Évidement, il connaissait Boris Vian comme le fond de sa poche, il était enseignant de Français, dispensait des cours de littérature et avait bien sur étudié dans le domaine, sur ce point là, il était incollable! Il prit tout de même doucement le livre des mains de l'enseignante, qui le tenait toujours contre son torse, en souriant. C'était la deuxième fois qu'elle le touchait de la sorte, et il n'avait pas manqué de le remarquer...enfin, ce n'était pas vraiment le moment de se faire des idées n'est-ce pas? Il reposa doucement ''L'écume des jours '' dans l'espace qui lui était réservé.

-Les élèves de Français pour les quels je cherche des livres sont vraiment débutant...les faire commencer avec Vian ne serait pas très sympa de ma part, déjà qu'ils ont de mal à comprendre le contenu d'une phrase, s'il faut que celui si soit métaphorique, plein de sens cachés...ils sont mal partit! Mais merci tout de même, je n'avais jamais entendu un résumé aussi bref et complet à son sujet.

Anthony laissa échapper un faible rire. Bien sur, ce n'était pas pour se moquer d'elle, ce qu'elle avait dit était réellement impressionant. Là ou ils étaient, la lumière était moins présente, il n'y avait personne dans les alentours, il s'était donc permis de parler un peu plus fort, il n'aimait pas du tout chuchoter. Il observa Allegra un bon moment, faisant attention aux détails de son visage, sans trop s'en rendre compte. Ses lèvres, quand elle parlait, avait sur lui un effet hypnotique. Tout ce qui sortait de cette bouche semblait être bon à entendre.

À son grand bonheur il sembla reconnaître la couverture. Donc il l'avait certainement déjà lue. Voyant qu'il ne l'interrompait pas, elle avait continuer son court exposé, jusqu'à ce qu'il ouvre à nouveau la bouche, sa voix étant sérieusement bien à entendre. Il passa son bras si proche de son visage qu'elle dû légèrement reculer la tête, évitant que son nez ne frole son poignet. Quelle drôle d'image. Puis il sortit un autre de ses romans, qu'elle connaissait bien évidemment. Elle le lui prit des mains et observa un moment la couverture, comme en transe.

-Je suis d'accord. De plus, sa musique est quand même fantastique. Un homme avec des multis-talents, j'adore!

Allegra sentit les doigts d'Anthony glisser sur le livre qu'elle tenait toujours sur lui. Elle remarqua finalement son geste et eu un moment peur qu'il se fasse des idées. Remarquons bien que ça ne l'aurait pas dérangé non plus, mais l'éthique était là. Elle recula d'un pas, lui laissa de l'espace et reposa le Vian anonyme qu'il avait sortie de l'étagère, à sa place. Avant de se balancer un instant sur ses pieds. Un sourire fendit son visage, alors qu'il expliquait la situation de ses élèves, elle comprenait, certes. Elle remarqua qu'il faisait plus sombre et qu'ils étaient nettement éloignés du reste de la population de la bibliothèque. Regarda un instant entre deux rangés, elle tourna son regard vers le jeune homme.

-Donc, mon enseignante de français était zèlée. De plus, tes élèves n'aimeront peut-être pas des classiques de la littérature française, avec des phrases tournées, comme du Baudelaire.

Elle se mordit la lèvre, lui fit un léger clin d'oeil tout jovial et le contourna, s'éloignant dans la rangé, puis frolant du doigts la reliure de recueil Les Fleurs du Mal. Des poèmes qu'elle avait dévoré.

-Je dois dire que je suis la plus étrange des personnes, à avoir lue ce genre de truc à âge plutôt bas.

Avoua-t-elle en tournant légèrement la tête vers son collègue qui était un peu plus loin. Elle l'observa un instant, puis s'arrêta, effectivement, Allegra ne devait pas se laisser enrôler par son charme.

Alors qu'Allegra regardait la couverture du bouquin qu'il lui avait passé, avant qu'elle ne le repose, le jeune enseignant ce demanda un bref instant si le destin n'avait pas mal fait les choses finalement...choisir cette femme comme collègue de travail était vraiment cruel...Mais rapidement il chassa ses pensés de son esprit. Il ne pouvait se permettre de tel laissés allés tout de même! Il ramena alors ses songes sur le sujet de conversation. La musique de Vian, se n'était pas discutable, pour Anthony, elle faisait partie de meilleures, sans le moindre doute. Il avait des gouts musicaux assez variés, mais ce qu'avait fait cet homme était digne de respect. Il approuva donc ses paroles d'un hochement de tête. Il ne put s'empêcher de rire doucement à nouveau quand elle fit allusion à son professeur de français, et à son intérêt pour les livres alors qu'elle était toute jeune.

-La plus étrange des personnes? Tu crois?

Il secoua un peu la tête, comme pour lui montrer son mécontentement. Ce n'était pas vraiment les mots qui convenaient. Alors qu'elle s'éloignait un peu plus dans le rayon, Anthony la suivit lentement, mais sans hésitation, il ne tenait pas vraiment à la perdre de vue en ce moment. Il lui adressa un regard rieur. En ce moment il avait l'impression d'être un peu sous son emprise, ne pouvant pas vraiment détacher son regard du sien...Pourtant il avait toute sa tête, il savait très bien ce qu'il faisait. Il ne se sentait pas mal à l'aise du tout. Voir son doigt alors frôler la reliure de se livre lui fit un drôle d'effet...mais il ne s'y attarda pas plus que ça.

-Je dirais plutôt la plus curieuse.

C'était une femme vraiment passionnante, et surtout brillante, et ce dans tous les sens du terme. Elle était ravissante, et intelligente. Son humour était également sans prix...En gros, il avait l'impression de se confronter à son idéal féminin et ça le gênait quelque peu. Il se râcla légèrement la gorge. Peut-être était-ce le moment qu'il fasse demi tour et retourne à son activité principale...avant qu'il ne dise quoi que se soit qu'il pourrait regretter. Mais voyant Allegra qui lui refaisait face, il oublia cette idée aussi vite qu'elle lui était venu. Il demanda alors sur le ton de la plaisanterie.

-Et...tu comptes m'amener encore loin comme ça? À vrai dire, elle ne l'amenait vraiment nulle part, il se contentait de la suivre...mais c'est l'impression qu'il avait. Impression ma fois assez indescriptible. Il soupira. Je ne pense pas que les livres dans cette rangée ne corresponde vraiment à ce que je cherche...et c'était la vérité.

Allegra observa toujours la reliure du recueil de Baudelaire, elle avait dû l'analyser en profondeur lors de ses années t'études, bref, elle le connaissait. Oui, étrange, parfois elle croyait qu'elle venait d'un autre monde, que ses parents l'avaient adoptée, elle ne savait trop. Puis le ton que pris Anthony la fit hausser un sourcil, assez pour qu'elle lui lance un regard en biais, elle voyait son mécontentement, n'était-il pas d'accord avec elle, non.

-Je suis peut-être descendante des peuples d'Atlantis.

Elle eu un léger rire, puis remarqua qu'il marchait dans ses pas, un sentiment étrange se fit sentir dans le fond de son estomac, des petits papillons? Noooon, et quelle image de pré-adolescente! Elle posa un main sur son ventre et secoua légèrement la main avec un sourire amusé. Elle se l'était dit, deux jours auparravant, un homme comme lui ne pouvait s'interesser à elle que comme amie, de deux, ils étaient collègues. Point à la ligne. Mais pourtant... pourtant.

-Curieuse, ça oui. J'aime connaître plein de nouvelles choses. Elle fit un mouvement magistral de ses mains, mais je crois que les escaliers, maintenant, je les connais assez bien!

Alors qu'elle continuait d'avancer dans la bibliothèque, après lui avoir lancer un regard, elle l'entendit se racler la gorge, peut-être était-il inconfortable, alors pourquoi ne quittait-il pas? Elle aurait été triste, s'il quittait, de toute façon. Elle ne savait pourquoi.

-Cela dépend. Dit-elle pour réponse, si elle comptait l'emmener encore loin. Puis elle se retourna, doucement, posant son regard inouïe sur lui, un léger sourire, unique, aux lèvres.

-Alors que cherches-tu dans ces rangées qui pourrait bien t'interesser? Un réponse anodine, un léger flirt, elle l'ignorait. Pourtant, elle tourna le coin et disparut dans l'une des dernières rangées, le laissant à la réflextion. Espérant qu'il ne prendrait pas trop de temps.

Anthony regardait Allegra complètement ahurit. Elle? Descendante des peuples d'Atlantis? Mais où allait-elle chercher toutes ses choses bizarres? Elle était franchement incroyable. Ses yeux s'agrandirent légèrement quand elle fit cette remarque. Il la fit rire à nouveau quand elle exprima à quel point elle était curieuse avec ce mouvement de bras excessif. Il ne pensait pas déjà avoir rencontré quelqu'un de plus expressif que cette jeune femme, pourtant, il avait rencontré des gens particuliers!

- Alors après les escaliers, tu apprends à connaître la bibliothèque...? Il avait soufflé ces paroles plutôt pour lui même, même si elle les avaient probablement entendue, elles n'étaient pas directement adressée à l'enseignante.

Cette dernière se dirigeait encore plus loin dans se dédale interminable de livre, lui demandant ce qu'il cherchait ici, il se permit alors de la regarder avancer...ses jambes si délicates, ses fesses agréable à voir, ses courbes bien dessinée, sans être exagérée... il la perdit de vu avec un léger pincement au coeur alors qu'elle s'éloignait vraiment. Elle avait changé de rangée. Il fronça alors les sourcils sans bouger.

-Euh...c'est toi qui m'a amené ici, moi ce n'était pas dans ce coin là que je cherchais.

Ce fut la seule chose qu'il trouvait à dire pour se défendre. Malgré toute la confusion qui régnait en lui, il était tout de même capable de trouver la situation assez amusante. Anthony ne savait plus vraiment quoi faire, il avait complètement perdu de vue la jeune femme, mais il l'entendait pas très loin de lui. L'envie d'aller la retrouver un peu plus loin était insoutenable. Il poussa un léger soupir en levant les yeux au plafond. Il observa ce dernier un bon moment, ne sachant trop quoi faire.

- Je ne suis pas sur que te suivre là-bas soit une bonne idée...

'' tu devrais revenir...'' pensa-t-il alors. Pourquoi venait-il de dire cela sur ce ton? Sa voix vibrait, comme si il venait de prononcer le pire des mensonges qui soit. Non, pourtant il savait pertinemment que ce n'était vraiment pas une bonne idée, mais ça s'était sa raison qui le lui disait. Il avait un mauvais pressentiment en regardant le chemin que la brunette venait d'emprunter parmi tous ces livres.

Allegra avait adoré l'air qu'il lui avait lancé après sa déduction sur le peuple d'Atlantis, la réaction qu'elle pouvait créer chez les gens était souvent amusante, mais la sienne était plus particulièrement délicieuse. Puis ce rire, il était à tombé, elle ignorait pourquoi il riait tout le temps à ses paroles un peu loufoques. Trouvait-il ça réellement drôle ou riait-il plutôt d'elle? De toute façon, elle s'en fichait, Allegra était elle-même et c'est ce qui compte. Elle entendit ce qu'il murmura et elle eu un léger rire, dos à lui.

-NOn, la bibliothèque, je la connais déjà, par coeur. N'oublis pas, j'ai presque passé mon enfance dans une bibiliothèque, chacune d'entre elle a ses particularités, mais elles finissent par toutes se ressembler au final.

Avait-elle dit avec un doigt légèrement en l'air, comme si elle disait une grosse théorie, comme celle de Darwin. Puis c'est là qu'elle disparut derrière une autre rangée, mais quand même assez proche pour l'entendre parler, elle allait à l'inverse de lui, et finit par croiser son pas, une étagère de livre les séparant. Elle eu un sourire et regarda un instant le plafond, consciente qu'il avait dû l'observer, il était un homme après tout.

-Je le sais, mais vois-tu, on peut faire mille et une découvertes lorsqu'on visite d'autres rangées qu'on a jamais pris la peine de visiter! Oh regarde des... laisse tomber, j'ai mal regardé.

Un pincement vint serrer son coeur, il n'allait pas la rejoindre, il prenait trop son temps. Elle secoua un instant la tête, un faible sourire au coin des lèvres. Pourquoi se sentait-elle ainsi par rapport à cet homme? Honnêtement, son coeur en savait peut-être quelque chose, mais sa tête en ignorait totalement la raison. Elle l'entendit soupirer, cela la rassura, il était toujours là. Elle continua d'avancer dans la rangée, pour finalement arriver au bout et sortir sa tête, se tenant en équilibre sur une jambe, la main accoter contre le bord de l'étagère. Il était dos à elle, observant le plafond. Il semblait avoir un beau dos et un cou exceptionnelle. Elle ferma les yeux un instant, puis l'entendit parler. Sa voix vait été plus étrange, mais elle n'arria pas à déceler ce qui y sonnait faux. La jeune femme ouvrit les yeux et eu un léger sourire.

-Ah oui? Alors je peux toujours revenir ici, où tu te tiens. Si c'est ce que tu souhaites, évidemment. Ou encore, je peux quitter cet endroit et te laisser travailler, en paix.

Sa voix avait été légèrement plus basse, comme un secret qu'elle voulait cacher. Évidemment qu'elle ne voulait pas le quitter, mais en même temps, ne voulait pas s'imposer sur lui comme un boulet sortant tout droit de l'océan. Elle resta immobile, à l'observer, alors qu'il lui faisait toujours dos. S'il se retournait, la seule qu'il pourrait voir était sa tête et ses doigts délicats qui continuaient de s'accrocher au meuble.

Sa réflexion sur les bibliothèques n'était pas fausse, il était vrai que rapidement, malgré toutes les différences d'aspect, ces lieux finissaient toujours par avoir un contenu grandement similaire. Il fut surpris au moment ou elle sembla découvrir quelque chose, rapidement elle lui dit qu'elle avait cru voir quelque chose...elle avait piqué sa curiosité, sans pour autant aller la rejoindre il lui demanda alors;

-Quoi? Tu croyais avoir vu quoi?

Anthony restait immobile...il écoutait la jeune femme se déplacer derrière lui dans la rangée adjacente sans faire un mouvement, sans dire un mot. Il était en train de se demander ce qu'elle désirait vraiment...car elle semblait désirer quelque chose. Ou peut-être était-ce lui qui fabulait? Qui se faisait des idées? Peut-être interprétait-il mal les paroles et les gestes d'Allegra. Enfin, il ne pouvait non plus vraiment dire qu'il les interprétait, car il se contentait d'être en train de se demander si elle voulait en venir quelque part. Il secoua doucement la tête, la voix de la femme était maintenant derrière lui, apparemment, elle avait fait le tour en passant par la rangée d'à côté pour revenir au point de départ. Il ne se retourna pas immédiatement, il attendit qu'elle ai fini de dire ce qu'elle avait à dire quand il lui avait demandé si elle ne voulait pas revenir. Un nouveau sourire se forma sur ses lèvres alors qu'il se retournait doucement vers elle et qu'il la voyait là, sur un pied en train de le regarder. Il voyait seulement son visage rayonnant et ses mains délicates.

La question que Allegra venait de lui poser n'était pas des plus simple à répondre...Il ne savait à vrai dire pas du tout quoi dire. Bien sur il voulait qu'elle revienne près de lui, bien sur qu'il voulait être avec elle, il ne voulait pas la voir quitter les lieux, loin de la...mais au fond de lui, il savait pertinemment que demander à cette femme de revenir ici était une mauvaise idée. En ce moment, rien n'était évident pour le jeune homme. Rien sauf une chose, il ne voulait pas qu'elle parte.

-Non...Il leva les yeux vers elle doucement, non reste.

Son ton de voix se trouvait être assez particulier, non pas suppliant, mais plutôt comme s'il avait vraiment eu du mal à prononcer ces quelques mots. Maintenant, il voulait la voir revenir vers lui, elle avait été loin depuis bien trop longtemps, entendre le simple son de sa voix sans pouvoir observer ses lèvres se mouvoir durant ce bref instant lui avait manqué...Alors qu'est-ce qui avait bien pu le retenir de la suivre?

-Tu ne m'empèches pas de travailler.

C'était complètement absurde et faux, mais qu'importe. Il replaça légèrement le sac qu'il portait à son épaule, qui était en train de glisser.

Allegra ne répondit pas à sa question, elle avait crut voir un roman qui l'avait marqué durant sa jeunesse, jusqu'à réaliser que seule la reliure se ressemblait. En fait, le bouquin qu'elle avait pperçut était ce genre de roman-savon où un homme musclé aux cheveux longs se tenait sur la couverture, une femme dans ses bras. Le genre d'histoire où les deux tournent autour du pot, se cours après, sans s'attrapper, pour finir par... *Quelle ironie*. Ou peut-être une simple coincïdence, elle ne voulut pas y penser plus que cela.

Lorsqu'elle lui parla, il était rester immobile, comme en pleine réflexion, elle se dit que peut-être elle devrait partir, mais elle resta clouée sur place. Puis il se retourna, avec une lenteur presque horrifiante. Anthony eu un sourire, beau comme un coeur, elle lui rendit son sourire et sortie de sa demie-cachette, restant plantée au bout de la rangée, au complet opposé du jeune homme. Puis elle perdit la vue de son regard, il l'avait baissé. Semblait encore, toujours réfléchir. *Je n'ai jamais un homme réfléchir autant*, songea-t-elle, heureuse de sa découverte. Alors qu'elle porta un pied vers l'arrière, se sauver en douce, pour lui épargner le malaise de lui dire "va-t-en". Tentative ratée, il leva les yeux vers elle, un regard qu'elle ne put déchiffrer. Malgré elle un sourire éclaira son doux visage, alors qu'il lui demandait de rester.

-Tu as presque l'air de penser que c'est une mauvaise idée. Pourquoi?

Demanda Allegra en haussant un sourcil, se grattant légèrement le coude. Elle avait senti la particularité dans le ton du jeune homme, rien de méchant. Les mots lui étaient restés dans la gorge, comme une sentence prononcée. Elle voulait être près de lui, mais pas trop, du coup qu'ils faisaient une erreur. Et elle éclata d'un léger rire, qu'elle dû taire, se rappellant être à la bibliothèque.

-Ça c'est faux et absurde, mais si tu le dis, nous pouvons passé outre cette vérité.

Elle s'approcha, les doigts liés dans son dos, comme une jeune fille innocente. Elle s'arrêta à quelques pas de lui et observa son visage. Il y avait quelque chose entre eux, d'indescriptible, mais mal aisé à la fois. Ils agissaient comme deux adolescents.

-Et toi hein...?

Il posa sur Allegra un regard interrogateur, il tenait à savoir quelque chose, mais sans vraiment savoir quoi. Le ton de sa voix n'était pas méchant du tout, simplement curieux, il lui souriait toujours, très faiblement, mais il souriait tout de même.

-Qu'en penses-tu?

Il était curieux de savoir ce qu'elle pensait, elle lui demandait à lui s'il trouvait que c'était une mauvaise idée qu'elle reste, sans même qu'il n'ai fait allusion à cette mauvaise idée...mais si elle pensait cela c'était bien qu'elle aussi avait un avis sur le sujet non?

-Tu penses que c'est une mauvaise idée?

Si elle voyait dans sa présence une bonne idée, alors soit, il ne voyait absolument aucun inconvénient à rester avec elle...cependant, il était persuadé que si il passait encore quelques minutes ensembles, un changement majeur allait s'effectuer. Il y est de ses choses dont nous sommes absolument certain avant même qu'elles arrivent, ça en faisait partit. Anthony ne fit pas allusion à son dernier commentaire, tout comme lui, elle savait très bien qu'elle l'empêchait totalement de travailler, mais c'était devenu le moindre de ses soucis alors qu'il l'avait regardé se diriger vers lui, les mains dans le dos. Sans trop s'en rendre comme, au moment ou elle s'arrêta, ce fut le jeune homme qui fit un pas de plus en sa direction, tout en commençant à parler.

-J'ai l'impression que notre petit jeu va déraper...

Il avait dit cela sans vraiment réfléchir, alors qu'il était à quelques centimètres d'elle, sur un ton si bas qu'elle seule ne puisse l'entendre. De là ou il était, il pouvait sentir sa douce odeur, odeur qui déclencha un léger frisson, imperceptible le long de sa colonne vertébrale. Un ''jeu'' oui....c'était bien ce à quoi sa ressemblait, fuit moi je te suis, suis moi je te fuis. C'est au moment ou il avait prononcé ce mot qu'il réalisa vraiment ce qu'il se passait. Ou est-ce que tout ça allait les mener?

-Moi?

Demanda-t-elle, incrédule, quoi elle? Un sourcil légèrement haussé, son sourire était toujours là, donc il ne posait pas la question sur une raison de défensive, mais pour avoir son avis. Mais quel avis? Soudainement, il demanda, elle eu un mince sourire et réfléchit. Donc, oui, il avait une idée sur le sujet, il songeait que peut-être elle était mauvaise, elle avait vue juste. Pourtant la question lui retombait dessus, sans qu'il n'y ait répondue, il jouait bien.

Allegra réfléchit un instant, était-ce une bonne idée? Elle aimerait y croire, cela dépendait des circonstance, car elle savait de quoi il parlait, et il le savait très bien aussi. Puis elle pencha la tête sur le côté, faisant mine de réfléchir et ouvrit finalement la bouche, après quelques secondes.

-Cela dépend, nous ne faisons, théoriquement, rien de mal.

Répondit finalement la jeune femme. Alors qu'elle s'était arrêtée devant lui, celui-ci faisait un pas vers elle, comme s'il réalisait que l'idée pouvait être, nécéssairement, bonne. "Petit jeu", effectivement, cela commençait à devenir un peu trop "Joujou", devrait-il agir en adulte et arriver au point, ou encore jouer en rond, sans répondre à ce que leur âme leur dit. Puis, ils n'étaient qu'à quelques centimètres l'un de l'autre. Elle pouvait sentir l'odeur de son linge et de sa peau, leur chaleur corporelle se fusionnait. Puis finalement, les centimètres se transformèrent en milimètres.

-Aurais-tu peur des dérapages Anthony William Harrison?

Demanda Allegra alors que leur souffle s'entre-mélangeaient, elle pouvait presque goûter l'odeur de son haleine qui sentait frais la gomme à mâcher, du moins, c'est qu'il lui sembla. Un frisson, à peine voyant traversa son dos pour attérir dans ses reins.

C'était cruel! Elle était là, devant lui, à quelques centimètres à peine, il sentait son odeur, il sentait son souffle, il pouvait déceler les moindre détails de son visage sans le moindre effort – et il y prenait un certain plaisir – et elle, Allegra, se permettait de lui demander si théoriquement, ils ne faisaient rien de mal. La réponse était assez relative. Évidement, pour le moment ils ne faisaient rien de mal, mais qui sait où ce petit manège pourrait les mener, qui sait si ce qui était pour le moment quelque chose d'assez agréable ne pourrait pas se transformer en un vrai enfer? Anthony pinça les lèvres, perplexe, ne sachant trop quoi répondre ni de quelle manière formuler une phrase cohérente tant il était obsédé dans la contemplation du visage de la jeune femme. Elle lui demanda alors s'il avait peur des dérapage...peur? Non, on ne pouvait pas dire qu'il avait réellement peur que la situation dérape. Au contraire, pour le moment c'était probablement la chose qu'il désirait la plus au monde, mais il ne souhaitait pourtant pas que ça se produise. Ce n'était pas la peur qui le faisait hésiter comme ça. La peur ce n'était pas ça. Sa plus grande peur pour le moment c'était plutôt que Allegra décide que oui, théoriquement il faisait quelque chose de mal, et qu'elle tourne les talons. Il n'aurait peut-être pas été capable de le supporter, pas dans cette situation, pas avec ses yeux qui le regardait de cette façon, pas avec ses lèvres qui lui disait des choses si fascinante. Il commençait doucement à ne plus pouvoir faire la différence entre la sagesse et la raison.

-Je pense qu'il est trop tard pour se poser la question, souffla-t-il en levant faiblement la main.

À ce moment là, sans prévenir, tout doucement, il tendit le bout des doigts et s'empara de ceux de la beauté qui se tenait en face de lui. Sans vraiment penser à ce qu'il faisait, il fait glisser ses doigts entre les siens, très délicatement, leur peau s'effleurant à peine. La douceur de cette peau était bien celle à la quelle il s'était imaginé. Il inclina un peu la tête. Dans ses yeux on pouvait lire un certain doute, mais ce n'était pas le geste qu'il venait pas poser qui le faisait douter – non, il était très sur de ce qu'il était en train de faire – ce qui le gênait un peu, c'était le lieu, la situation, la personne qui se tenait en face de lui.

-Tu ne crois pas?

Anthony aurait aimé savoir ce qui se passait dans la tête de son interlocutrice, il aurait aimé savoir si elle partageait ce doute, ce à quoi elle pensait vraiment en ce moment...Quoi que, si elle était dans la même situation que lui, elle ne devait surement penser à rien de cohérent. Alors que délicatement, ses doigts jouaient avec ceux d'Allegra, sans plus, il réalisa à quel point, depuis le moment ou il l'avait vu, il avait eu terriblement envie de la toucher. Maintenant que c'était fait, malheureusement, il n'en voulait que plus. Mais le lieu dans le quel il se trouvait n'arrangeait rien à la situation.

La mort devait être moins pire que le sentiment instable qui s'emparait d'eux. Leur visage pouvait presque s'effleurer et pourtant, elle ne s'autorisait pas à le toucher. Comme une malédiction, dont elle ne craignait rien, excepté la réaction de l'homme qu'elle venait d'exorciser. Elle le voyait scruté son visage, elle en fit autant, chaque pore de sa peau, chaque poil de sa barbe naissante, ses yeux brillaient sur la fenêtre de son âme. Ses cheveux en bataille, ses lèvres, immobiles, qui même là, semblaient exquises. Elle aurait voulut, oui, mais quoi? Elle n'osa rien, resta fixe, pour ne pas perdre cet instant à la fois déroutant et surprenament délicieux. La jeune femme ne craignait rien de la situation, sauf une chose, et sans le savoir, elle avait peur de la même chose qu'Anthony. Qu'il quitte, se disant que c'était la pire chose à faire. Comme ils étaient cons. Sa raison, elle ignorait si elle était toujours là, ou encore, si jamais elle en avait déjà eu une. La voix du jeune homme résonna dans sa tête.

-Effectivement... On vient déjà de virer sur la courbe.

Elle le sentit bouger, en plus de sentir son souffle contre son visage. Elle ferma un instant les yeux pour les reposer sur lui. Allegra sentit les doigts d'Anthony glisser entre les siens, si délicatement que la caresse était presque imperceptible, pourtant elle la sentit. La sensation de sa peau contre la sienne, fut quelque peu intense. Elle se l'était jamais imaginée comme ça. Il inclina la tête, elle respira doucement. Elle lisait le doute, mais savait ce qu'il en était. Ils étaient quand même dans la bibliothèque, mais qu'était un baiser innocent dans le fond d'une multitude de rangée de livres? Le doute, était de le voir partir, les jambes à son cou.

-On commence à tourner de plus en plus vite...

Allegra savoura la caresse de ses doigts contre les siens. Soudainement, la peau entre son cou et sa poitrine brûla de ses doigts qu'il y avait apposé. Elle désirait comme lui, surement, plus, mais ici? Non, ils ne pouvaient se le permettre.

-J'ai peur que tu pars, après, que tu ais peur de moi. La bibliothèque...

Ça n'avait rien de cohérant, elle soupira, accota son front contre le sien, lui qui avait la tête légèrement inclinée. Leurs lèvres se frollaient presque, la folie même. Allegra joua de ses doigts avec ceux du jeune homme. Le reste de son corps était immobile, son autre bras ballant, son cou légèrement tendu. La mort, oui, pire que ça.

Les secondes qui défilèrent semblèrent interminables pour Anthony. Il ne comprenait pas – et il avait complètement oublié – pourquoi il se trouvait dans une telle situation. Les doigts de la jeune femme dans sa main était encore le seul contact qu'il avait avec la réalité et qui lui permettait de ne pas céder à un élan de folie. Tous les mots que prononcèrent Allegra à ce moment là passèrent très loin au dessus de sa tête. Il ne prit pas la peine de les comprendre, ni même de les écouter. Il essayait de contenir une respiration calme, régulière et ne pas se laisser emporter par toutes les envies qui le tiraillait. Il entendit très clairement ses dernières paroles par contre, il avait réussit à se calmer, et ses mots avait accroché son oreille. Il serra un peu plus les petits doigts de la jeune femme entre les siens et lui répondit alors faiblement.

-Ou tu veux que j'aille...?

Effectivement, il était là, complètement immobile et il était impossible pour lui de prendre une quelconque décision qui viserait éventuellement à l'éloigner d'Allegra, il était pétrifié. Elle posa alors son front contre le sien, permettant à leurs lèvres de se frôler. Cela déclencha un nouveau frisson chez Anthony, se dernier un peu plus marqué. Il n'avait qu'a avancer la tête, à peine de moins d'un millimètre, et leurs lèvres se toucheraient vraiment...Il ferma alors les yeux et ne prit pas la peine d'y penser plus que ça et il franchit la distance minime qui les séparaient. Au même moment, il leva l'autre main et alla poser cette dernière sur la clavicule de la sublime femme qui se trouvait devant lui, caressant doucement du pouce sa gorge désirable.

Il avait oublié ou il se trouvait, pourquoi il se trouvait là, ni même les risques qu'ils couraient en ce moment en s'embrassant comme ça, au beau milieu d'un rayon de livre. Heureusement, ce n'était pas l'heure de pointe, les gens étaient en train de manger.

Allegra était obnubilé par le regard de cette homme qui chaque seconde lui enlevait les dernières petites parcelles de sa résistance. À un certain moment elle ne pourrait plus attendre que quelque chose se passe. Elle cessa de parler un moment, ne souhaitant plus remplir le silence torturant de paroles qui pourraient être totalement inutiles. La jeune femme avait l'impression que sa vie dépendait de leur décision qu n'arrivait pas. Elle esayait de calmer son souffle, son coeur, le tremblement de sa lèvre. Elle avait irrésistiblement envie de lui, pourtant, elle continuait de résister, malgré qu'il soit très proche d'elle. Un sourire à peine visible étira ses lèvres.

-Moi? Je veux que tu n'ailles nul part.

Elle sentit la pression qu'il fit sur ses doigts, comme une promesse, son coeur se réchauffa. Elle ne voulait pas bouger, pour ne pas l'effrayer. Lorsque leurs lèvres s'étaient effleurées, elle l'avait bien sentie frissonner, et ce fut réciproque. À peine quelques millimètres, un seul encore allez. Puis il arriva, Anthony prit l'iniative de poser sa bouche sur la sienne, un frisson indescriptible travers son échine et finit sa course sur ses reins. La main qui venait de s'apposer sur sa clavicule la fit frémir, un endroit extrêment sensible de son corps, le cou, clavicule, épaule, poitrine, bref le haut. Elle ne pouvait aucunement résister à ça et il semblait l'avoir inconsciemment su. Son pouce sur sa gorge, elle aurait pu mourir d'extase.

Allegra garda les doigts du jeune homme entre les siens. De son autre main, elle caressa le cou, la nuque et du bout des doigts joua dans la chevelure brune d'Anthony. Leurs lèvres s'abandonnant à l'autre. Ce baiser serait certainement marqué à vie. La bibliothèque avait disparut. Puis leur baiser était à la fois riche, mais innocent, comme s'ils avaient encore légèrement conscience. Il finit par se rompre, mais Allegra garda la proximité de leur visage. Les yeux pétillants et les joues légèrement rosies. Son coeur battait comme un fou, dans le silence, on pouvait certainement l'entendre. Un sourire extraordinaire explosa sur son visage heureux.

-Je croyais qu'il n'arriverait jamais, ce baiser! Murmura-t-elle, comme de peur de se faire prendre, elle s'en fichait un peu, ils étaient dans une section peu visité, en plein heure où personne ne venait à la bibliothèque.

Les dernières paroles d'Allergra le firent sourire, doucement, mais il ne put rien ajouter...L'état, la situation dans la quelle se trouvait présentement Anthony ne l'importait plus vraiment. Cela ne l'importait plus pour la simple et bonne raison qu'a l'heure actuelle, il n'en avait plus vraiment conscience. Il n'avait conscience que d'une seulel et unique chose; l'odeur ennivrante de la jeune femme devant lui, le goût exquis de ses lèvres, la douceur de sa peau. Sa tête, toujours appuyée sur la sienne, tous ses sens étaient en eveil. Même en gardant les yeux fermés, il pouvait tout distinguer d'Allegra. Il la devinait devant lui, la sentait, l'imaginait, la voyait sous ses doigts qui caressait doucement la peau de son cou. Anthony laissa échapper un soupir qui voulait en dire long. Essayant d'encaisser émotionnellement le baiser qu'ils venaient d'échanger. Malheureusement, bien qu'il eusse encore contrôle sur tout ses gestes, son coeur avait déjà cassé de battre un rythme régulier et ses pensées avaient quittés le droit chemin. Il avait le sentiment que le seul moyen d'appaiser les battements de son coeur était d'embrasser à nouveau Allegra. Son corps ne demandait que ça, il en avait besoin, il en voulait plus, comme si une fois que ses lèvres auraient atteint à nouveau celles de la jeune femme, tout rentrerait dans l'ordre. C'est donc ce qu'il fit. Il inclina doucement la tête. Il n'appréandait pas le contact cette fois si, il le voulait. Leurs lèvres se cellèrent une nouvelle fois, déclanchant une série d'émotions plus intenses les unes que les autres chez le jeune homme. Il avait fait erreur. Aucune des tempêtes qui faisaient rage en lui ne se calma, au contraire.

Sa main droite, qui tenait la main de sa collègue dans la sienne lâcha doucement prise. Mais rapidement, elle vint se poser sur la taille de la jeune femme. Une bonne distance séparait les deux gens et Anthony fit un effort considérable pour ne pas combler ce vide, car il était perduadé que ce geste puisse conduire à un dérapage un peu dageureux, vu l'endroit dans le quel ils se trouvaient. Il serra doucement la taille d'Allegra et laissa un suspend le baiser à peine perceptible qu'ils venaient d'échanger. Il regarda un instant la jeune femme, ne sachant pas trop s'il devait dire quelque chose ou non...puis finalement il osa.

- Ça fait trois jours...trois jours que je revois un scénario semblable tous les soirs dans ma tête, avant de me coucher...

Il avoua cela, un vague sourire aux lèvres. Pourquoi souriait-il toujours? ...Y avait-il vraiment une raison en ce moment de ne pas sourire...? Il ne savait pas ce qu'il ressentait à l'égart de cette fille, mais une chose était sûre, c'était quelque chose de fort et il y avait pensé, beaucoup. Était-ce seulement physique, autre chose? Un peu des deux? Il ne pouvait pas dire.

-Mais étrangement...c'est...

Il tardait à parler, c'était dur pour lui....Il ne prit pas la peine de terminer sa phrase et vint l'embrasser à nouveau, un peu plus franchement cette fois si, avec beaucoup moins d'hésitation, mais toujours énormément de douceur.

- Beaucoup plus irréel...

Effectivement, là, au milieu de cette bibliothèque, cet instant de douceur intense, sans vraiment d'arrières pensées, sans pensés particulière à vrai dire, avait quelque chose de vraiment particulier. C'était plus qu'incongrue, plus qu'inhabituel...c'était invraissemblable. Les mains d'Allegra, en train de fourrager dans ses cheveux avait sur lui un effet impressionnant. Il doutait qu'il puisse être en mesure de garder son sang froid si par mégarde elles se retrouvaient ailleur sur son corps.

Allegra ouvrit les yeux, juste à temps pour le voir sourire. Il ne la regardait pas, à vrai dire il ne regardait rien puisqu'il avait les yeux fermés. La jeune femme se mordit la lèvre, l'observant, elle l'avait trouvé beau le jour même où ils s'étaient rencontrés, de l'intérieur et de l'extérrieur, un phénomène un peu étrange. Mais à ce jour, après cet échange de douceur, elle le trouvait rayonnant, comme un ange qui avait une lumière qui émanait de son être. Son front sentait la chaleur du sien se disperser sur sa peau, elle sentait l'odeur de sa peau, puis ses mains dans ses cheveux dégageaient celle de son shampoing. Il savait se laver, en tout cas. Sa tête pensait à plusieurs choses, mais ces choses se concentraient sur une seule personne, Anthony. Sa main qui caressait sa peau, continuait de faire parcourir une vague de frisson le long de sa colone, le soupir qu'il laissa aller fit en sorte qu'elle dû se retenir pour ne pas lui sauter dessus. Sa respiration était irrégulière, son coeur avait continué sa mascarade, un réel manège, beaucoup plus épeurant, mais, oh combien, plus agréable. Allegra hésitait à aller déposer ses lèvres sur les siennes, elle savait, elle, que s'ils continuaient, ça n'allait pas atténuer la tempête de désir et d'émotions qui s'était élevée en eux. Mais elle le voulait, tout au complet, chaque seconde ne faisait qu'augmenter ce sentiment étrange. Jusqu'au moment où une explosion jaillit dans son coeur, il venait de celler à nouveau leurs lèvres, elle avait eu raison, chaque bourrasque s'éleva, un peu plus haute, un peu plus forte.

Son coeur manqua un battement lorsqu'il lâcha sa main, mais en reprit deux fois plus lorsqu'il vint la poser sur sa taille. Allegra sentait le vide entre eux, comme un abysse, mais ils ne pouvaient le combler, trop dangereux, trop inconvenable, la bibliothèque, voyons! Elle empêchait ses seins de rejoindre le torse d'Anthony, son ventre de se coller au sien, ses jambes de s'emmêler aux siennes, en fait, seules leur tête et leurs mains avaient un contact physique avec l'autre personne. Lorsqu'il serra sa taille, ce fut à son tour de soupirer, non, non, non, il ne fallait pas y penser, mais était-ce possible? Leurs lèvres se séparèrent après un bref instant. La voix du jeune homme vint à ses oreilles comme une chanson. Elle eu un sourire, ses joues rougirent un peu plus.

-Je dois t'avouer que c'est la même chose pour moi. Chaque fois que mon esprit était clair, tu revenais l'embrouiller. Trois jours, c'est long dans ces conditions...

Son sourire, la rendit heureuse. Elle ignorait, tout autant que lui, qu'est-ce qui les rapprochait ainsi, physique, émotion, les deux? C'était étrange, unique, mais surtout pas désagréable, ce désir un peu secret, mais qui cachait une passion qu'ils ne connaissaient pas encore. Elle l'écouta parler, il ne finit pas sa phrase, il revint à la charge, laissant à nouveau un courrant électrique traverser son corps comme un serpent. Il avait été beaucoup plus loin, mais encore, leur corps gardaient leur distance, comme un insconcient.

-Irréel? Pourtant, c'est bien ce que l'on fait... Ce n'est pas un scénario cette fois.

Allegra lui sourit, ses mains n'avaient pas quitté ses cheveux, elle se mordit la lèvre. Plein de pensées venaient et partaient de son esprit, des images, parfois un peu plus salées, qu'elle essayait de rejeter, ce n'était pas l'endroit et peut-être pas le moment. Jamais un baiser n'avait été aussi doux et retenue. L'Anglaise approcha son visage de celui d'Anthony et déposa un baiser, sans la moindre hésitation, un peu plus fort, mais tout de même doux. Ses mains glissèrent le long de sa nuque, pour passer sur ses clavicules et finir sur son torse. Elle sentait la douceur du coton sous ses doigts, même cela la fit frémir. Lorsqu'elle détacha ses lèvres des siennes, elles se frolaient encore.

-J'ignore pourquoi tu causes autant d'effets sur moi, mais tu en causes.

Elle n'avait pas ouvert les yeux, elle sentait son souffle se mêler au sien, ses lèvres frolèrent à peine celle de l'enseignant, un nouveau tourbillon d'émotion, une nouvelle tempête.

Anthony fut amusé quand la jeune femme lui avoua que sensiblement la même chose avait trotté dans ses pensés depuis les derniers jours. Il n'était donc pas le seul...Elle aussi avait flashé sur lui des leur première rencontre, elle aussi avait eu se désir de passer plus de temps avec lui, puis finalement ce désir qui c'était transformer en ce que l'on pouvait maintenant appeler un désir physique assez puissant...La situation était tout de même amusante, le processus mental qui c'était effectué chez les deux jeunes gens semblait assez similaire l'un à l'autre...

Comment l'homme était en ce moment capable de résister, de ne pas approfondir se baiser, de ne pas rapprocher Allegra tout contre lui, il ne le savait pas trop. Il était cependant certain de deux choses. La première était que peu importe ce qui pouvait se passer en ce moment, c'était délicieux. La seconde, était par contre plus délicate. Ils se trouvaient dans la bibliothèque, à la merci de tous les regards, un seul mot trop haut, un bruit déplacé, un geste quelconque pouvant attiré l'attention et ils risquaient de se retrouver dans de beau drap. Alors peu importe l'envie qui dévorait le jeune enseignant en ce moment, la prudence était de mise. Cette pensée était encore la seule chose qui pouvait encore le garder ancré dans la réalité et heureusement, elle était assez présente pour cela. Ce qui semblait irréel dans tout ça? Il haussa les épaules et lui répondit doucement, lui volant d'abord un baiser d'un naturel et d'une délicatesse amusante.

-Et bien...je veux dire...la manière dont tout s'est produit.

Enfin, ce n'était pas important...car au moment où il avait éventuellement pensé à ajouter quelque chose de plus dans la conversation, il sentit les mains de la brunette glisser dans son cou, sur ses clavicules, pour finir leurs courses sur son torse. Ce geste le fit vibrer et déclencha en lui un frisson qui lui en fit perdre le fil des évènements. Il soupira à nouveau, un mince sourire aux lèvres, comme à son habitude. Allegra lui avoua alors qu'elle ne parvenait pas à mettre le doigt sur le pourquoi il lui causait tant d'effet. Il haussa les épaules et posa, doucement, ses deux poignets sur les épaules de la jeune femme, permettant à ses doigts de découvrir quelques parcelle de peau de son cou. La tête légèrement incliné, il la regarda un court instant...elle était d'une beauté à couper le souffle...et maintenant, avec ses joues rosies, elle était à croquer. Un regard bienveillant illuminait le visage du professeur alors qu'il répondait.

-Ma foi, j'imagine qu'il n'y a rien d'autre à répondre à part...c'est comme ça.

Effectivement, il n'y avait surement pas de réponse plus cohérente que celle ci. Ce qu'ils ressentaient l'un pour l'autre n'était pas vraiment explicable, c'était un sentiment pur et dur, qui venait de loin et qui ne pouvait être caché, ni par l'un, ni par l'autre. Pour le moment ce qui était important...c'était de ne pas être prit...et surtout de ne pas mettre fin brusquement à cet instant si particulier. Anthony à force de regarder la jeune femme ne put s'empêcher de se pencher à nouveau vers elle. Il alla déposer ses lèvres au coin de sa mâchoire qu'il embrassa doucement, même là, il souriait toujours..sentant la respiration d'Allegra défaillir légèrement, il ne put s'empêcher d'aller vérifier l'effet qu'il lui faisait, lui mordillant très gentillement la peau, avant de relever la tête, pour lui adresser un regard qui se voulait rieur. Elle avait toujours ses mains sur son torse, et lui avait toujours ses deux poignets appuyés sur ses épaules. Voilà ce qu'on appelait jouer avec le feu...un jeu qui lui plaisait...tant que tout restait en contrôle. Tout autour de lui, ça semblait silencieux, mais il tendait tout de même l'oreille.

Allegra se sentait bien où elle était, malgré la petite peur au fond de son esprit qui lui rappelait qu'ils se trouvaient dans la bibliothèque. Elle n'osait même pas imaginer ce qui se passerait s'il y avait un dérapage de leur part. Ils étaient deux adultes responsables et enseignants, s'ils se faisaient prendre, leur tête serait mise à prix, c'est certain. Les étudiants en parleraient pendant des mois, voir même que ça pourrait rester dans un livre quelquonc, au moins, ça avertirait les autres enseignants de ne pas faire la même chose. Par contre, ils devraient suivre leur propre conseil, n'est-ce pas?

Le moment était doux, emprint d'une passion encore silencieuse, et pourtant, c'était mieux ainsi. La rangée de livre n'était certainement pas l'endroit pour des ébats sexuels. Par contre, elle ignorait comment elle faisait pour lui résister, la femme primitive en elle, lui aurait déjà arraché tout ses vêtements, mais bon, elle était une femme moderne et civilisée, avait conscience de la situation et ne voulait certainement pas l'effrayé. Son fil de pensé fut interrompu par le doux baiser qu'il vint lui voler, la jeune femme eu un beau sourire lorsqu'il recula son visage. Elle rit, doucement, hocha doucement la tête, avant de l'incliner gentillement sur le côté.

-Tu n'as pas tord.

Allegra a-do-ra l'effet que ses mains eurent sur Anthony, elle ne croyait pas possible de créer ce genre de frisson sur un homme, mais elle s,était nettement trompée. Son petit sourire voulait tout dire, la jeune femme lui fit un clin d'oeil plein de mystère, Ah! Les femmes. Au moment où il plaça ses poignets sur ses épaules, pour ensuite caresser de ses doigts la peau de son cou, un frisson passa dans son corps, elle se mordit la lèvre, quelle sensation! Puis elle vit qu'il la regardait, elle détourna un moment le regard, un sourire timide aux lèvres, avant de replonger ses yeux dans les siens. Son regard faillit la faire défaillir, on se retient, ma belle.

-C'est comme ça, oui. On ne peut pas choisir pour qui on a ce genre de... désir.

Allegra n'était pas sur du choix de mot, mais il désignait bien ce qui se passait, pour l'instant. Puis il se pencha vers elle, la caresse de sa bouche sur sa machoire la fit retenir son souffle, il semblait en prendre plaisir, pour ensuite lui mordiller la peau tendre du cou. Allegra aurait voulut se pincer. La jeune femme empêcha ses reins de cambrer, avec misère. Lorsqu'il releva les yeux, elle vit son regard rieur et haussa un sourcil un sourire aux lèvres. Les mains d'Allegra descendirent et se posèrent sur la taille d'Anthony, elle approcha son visage du sien.

-Tu veux jouer à ce jeu?

Demanda-t-elle, ne lui laissant pas le temps de répondre, elle fit glisser sa bouche le long de son cou, sans réellement le toucher, pour lui embrasser la base de la gorge. Elle entendait sa respiration changer et le houlement de sa gorge le lui précisait bien, elle aimait cela. Elle ne sut pourtant pas, de quelle façon, elle put retenir ses jambes de rejoindre les siennes.

Allegra approuva ses paroles, et par la suite réagit à ses baisers, comme il l'avait espéré...qu'était-il en train de faire, franchement? C'était vraiment n'importe quoi. Mais pourtant, il était incapable de mettre un terme à ce qui était en train de se passer. C'est alors que la jeune femme lui demanda s'il voulait à ce jeu? Vouloir non, pas forcément...mais en avoir envie c'était autre chose. Elle vint alors l'embrasser dans le cou. Au moment ou ses lèvres touchèrent la peau d'Anthony, il eu l'impression de recevoir un puissant choc électrique. C'était légèrement déstabilisant.

-Je ne sais pas...avoua-t-il dans un souffle, j'ai peur que tu gagnes...

C'est qu'il avait quand même de l'orgueil! Était-il près à laisser cette jeune femme le rendre fou de la sorte? Il se mordit l'intérieur de la joue, essayant d'ignorer la sensation qui le parcourait actuellement, mais ce n'était pas facile, loin de là. Les deux mains de sa partenaire étaient maintenant posées sur sa taille...c'était horrible, c'était délicieux, il osa faire un tout petit pas vers l'avant histoire de combler la distance entre eux qui se faisait grande, leur deux corps se frôlaient maintenant par endroit. Cela faisait plusieurs minutes qu'il se contenait pas ne pas poser ce geste, mais ce baiser dans le cou, ses mains sur lui...il avait craqué, il rapprocha un peu plus Allegra de lui en la prenant par la taille à son tour, puis il la regarda gravement avant de lui dire simplement.

-Je t'avais dit...tu vas gagner.

Il fondit sur elle et enfoui à son tour sa tête dans son cou et huma sa douce odeur avant d'embrasser la naissance de son épaule et de tout doucement, remonter tranquillement jusqu'à sa nuque, puis vers le lobe de son oreille, sa mâchoire à nouveau et il vint rejoindre sa bouche. Il s'empara de sa lèvre inférieur et l'embrassa délicatement en entourant ses bras complètement autour de sa taille.
Anthony avait beaucoup de contrôle sur sa personne, il était capable de se contenir...mais quand même il y avait des limites. Il était dans son monde, et la seule personne qui en faisait partie pour le moment était Allegra, mais le moindre bruit qu'il entendrait le ferait sans doute revenir à la réalité bien vite. Mais tout de même...le fait de se savoir à la merci de n'importe qui rendait la chose un peu pimentée dans un sens...

Le choc qu'elle fit subir à son amant fut un peu suprenant, même déstabilisant pour elle, mais ça ne l'empêcha pas de s'arrêter. Un sourire aux lèvres, elle savoura le goût de sa peau et les multiples réactions qu'elle créa chez lui. Allegra ignorait où ça allait les mener, mais elle espèrait que ça ne soit pas trop loin, car ce serait un dangereux dérapage, surtout pour leur carrière. Pourtant, elle était incapable de s'arrêter, comme si une force l'attirait vers lui, sans précédent. Ses paroles la firent rire et elle approcha sa bouche de son oreille, mordillant son lobe, elle sussura par la suite.

-Je ne crois pas qu'il y est de gagnant, ni de perdant à ce jeu.

Elle savait qu'elle le torturait, elle savait qu'ici il ne tenterait rien de trop pimenté, mais quand même. Pourtant, il reproduisait le même sentiment de torture chez elle, en se rapprochant d'un pas, faisant doucement froler leur corps à quelques reprises, comme une promesse, grandissant leur désir. Il le faisait exprès où quoi? Elle sentit la peau sous ses vêtements avoir une agréable chair de poule. Il savait. Il s'approcha un peu plus, la tenant à présent par la taille, une sensation délicieuse! Un sourire éclata sur son visage.

-Tu sais, tu risques d'y gagner quelque chose toi aussi!

Elle fut surprise de la réaction d'Anthony, elle ouvrit la bouche, sans qu'aucun son puisse en sortir, la douceur de ses lèvres sur sa peau la faisait flancher, il voulait la rendre folle! Son souffle chaud dans son cou. Leur corps étaient à présent collé l'un à l'autre. Les mains d'Allegra glissèrent dans le dos du jeune homme alors que celui-ci entoura complètement sa taille. Alors qu'il se dirigeait vers le lobe de son oreille, elle ne put s'empêcher.

-C'est toi qui gagne... là.

Sa lèvre inférieure fut attaquée avec plaisir, elle mordilla la sienne, se prêtant bien au baiser. Un volcan de sensation explosait, la jeune femme s'empêcha d'aller un peu plus loin, alors qu'une idée germa dans son esprit. Un bruit mat d'un livre qui tombait deux rangées plus loin la fit se reculer vivement. Son visage prit une teinte rosée, elle posa ses mains sur ses joues et fixa Anthony, avec un sourire et un regard brillant. Elle regarda autour d'elle et s'approcha de lui.

-Je risque de travailler tard ce soir. Si tu veux venir prendre un café... Dans une tasse et non sur ma robe.. Tu es la bienvenue.

Elle passa ses bras autour de son cou, lui vola un beau baiser, comme un crime qu'il ne fallait pas voir, caressa de ses doigts sa joue et se recula, ramassa son sac et son béret et quitta la bibliothèque, lui lançant un dernier regard.

Les choses commençaient à prendre une tournure tout à fait...particulière. Anthony n'avait pu s'empêcher de rapprocher la jeune femme de lui, désireux plus que jamais de sentir son corps contre le sien. L'espace d'un instant il avait perdu toute notion du lieu dans le quel il se trouvait. Il sentit les main de la jeune femme courir le long de son dos, se poser sur la taille...c'était délicieux. Parlant toujours de leur ''petit jeu'' Allegra avoua à Anthony qui c'était lui en ce moment qui était en train de gagner, il ne put que sourire et fondre sur elle à nouveau pour l'embrasser, avec passion, reculant légèrement et l'entrainant avec lui.

Le jeune homme entendit également le livre tomber un peu plus loin, mais ce fut apparemment sa partenaire qui fut le plus alarmée. Il la regarda reculer vivement, une lueur de déception habitait son regard, mais il souriait toujours. Il lâcha la jeune femme en soupirant légèrement, puis il porta doucement une main à son visage et lui caressa doucement la main posée sur sa joue, rosie par l'intensité du moment, et surement de l'embarras aussi. Elle lui déclara alors qu'elle serait dans son bureau ce soir, il hocha doucement la tête sans trop savoir quoi faire de plus.

Il n'eut pas le temps de répondre au baiser qu'elle lui vola avant de quitter les lieux rapidement. Anthony resta là un moment, abasourdi par les choses qui venaient de se passer et surtout la rapidité et la facilité avec les quelles elles s'étaient enchainée. Il regarda Allegra s'éloigner, se passa une main sur le visage et soupirant, essayant de reprendre ses esprits. Était-ce une bonne idée de retourner la voir dans son bureau ce soir, comme elle l'aurait surement voulu? Il n'en savait trop rien...peut-être était-il mieux qu'il ne se rapproches pas outre mesure...mais cette idée ne lui plaisait pas particulièrement. Il venait pas passer un moment inoubliable avec cette femme, et maintenant qu'il y repensait, il avait l'impression qu'il serait dur d'être en sa présence sans repenser à tout ça...mais quelle connerie avaient-ils donc faite? La jeune enseignant ramassa son sac qui avait glissé au sol pendant leur échange et le remit sur son épaule et il se dirigea en direction de la sortit lentement, ne pouvant penser à autre chose qu'à ça.

[fin]