J'étais sagement assise sur un banc, un
roman a la main. J'étais concentrée dans ma lecture, lorsque j'entendis mon
prénom à l'interphone ; je poussai un long soupir. J'ai toujours détesté
me faire déranger pendant ma lecture. Je montai donc les escaliers en direction
du bureau du doyen. Je fis soudain face à quelques autres étudiants, comme moi.
Je pris place sur un siège, le temps que l'on prononce mon nom. Cela devrait
prendre un temps certain temps, vu le nombre d'élèves ici. La secrétaire
commençait réellement à m'énerver avec les touches de son ordinateur qu'elle
frappait avec insistance. Personne ne parlait, on l’entendait donc très bien, doublé
du Tic Tac de l'horloge. S’il y avait au moins eu du café, cela aurait pu faire
passer le temps. Mes yeux balayaient la pièce à la recherche de quelque chose,
quoi ? Je ne sais pas. Je replaçai mon blouson, ainsi que mon serre-tête.
Le temps passait et il restait moins d'étudiants dans le petit local qui
servait de pièce d'attente. Soudain, ce fut enfin mon tour.

DOYEN ▬ « Bonjour ! Vous devez être Monsieur / Miss Reese, étudiante en première. Je suis ravi de vous rencontrer. Vous devez vous demander pourquoi je vous ai convoqué. Simple réponse, je souhaite juste faire plus ample connaissance. Comment s’est passé votre rentrée ? »

Je pris place sur le siège que l'homme m'avait désigné
du bout des doigts. Il me regardait avec ses grand airs ; j'en avais vu
beaucoup, des gens comme lui et je n’avais jamais vraiment compris les raisons
qu’ils avaient de nous poser des questions stupide du genre de " Comment
s'est passée votre rentrée ?" ou encore "Je souhaite juste faire
plus ample connaissance". Comme si cela l'intéressait vraiment... Mes
parents n'ont jamais eu l'air de s'y intéresser, pourquoi serait-ce différent
avec cet homme ? Je croisai mes jambes, puis déposai mon sac à côté de moi
en arborant finalement un petit sourire.

- Eh bien... Euh comment vous dire ? Je venais tous juste de
m'asseoir lorsque vous m'avez faite appeler. Vous devez sûrement savoir que
c'est l'enfer de trouver une place pour se garer dans ce parking ! Quoi que
non, vous vous avez votre propre parking. Et puis en grimpant vos escaliers pour
rentrer dans l'école j'ai trébuché et je me suis étalée, avec les livres que je
tenais dans mes bras ainsi que mon café. De plus vous m’avez dérangée dans une
lecture captivante !

DOYEN ▬ « Oh, je vois. Je suis ravi que ça se soit bien passé / Je suis navré, vous vous sentirez mieux les jours à venir, je l’espère. Pouvez-vous m’en dire plus sur vous ? »

- Je m'apelle Alice Reese , mais, puisque la vie n'est pas un compte de fée j'ai changé pour Alie. Je viens du Québec, de la "petite" ville de Montréal. Je suis née une belle nuit
étoilée de Juillet 1990, le 12 pour être plus précise. Ma mère est une serveuse
dans un petit café et mon père est artiste. Ma mère a des racines italiennes,
mais de très loin , et mon père lui est un québécois pure laine.
Je suis quelqu'un qui voit la vie comme elle est, elle n'est pas rose
ni noir elle est simplement ce qu'elle est. Je ne me voile pas la face, je n'ai
pas eu la vie facile mais pas difficile pour autant, juste pas très ordinaire.
J'ai mon caractère, mais si on ne me tient pas tête je suis un vrai
petit ange.

Alie est une jeune femme qui sait ce qu'elle désire dans
la vie. Elle est consciente que la vie n'est pas un compte de fée. Ses parents,
eux, son entêtés à continue à croire qu'un jour leur vie le deviendra. Ses
parents de bonnes personnes, mais qui ont beaucoup trop souffert durant les
dix-neuf dernières années. À la naissance d'Alie, ils ont découvert que sa mère
était atteinte d'un cancer, et elle s'est battue pendant dix-huit ans contre
celui-ci. L'amour guérit tout, c'est ce que l'on dit.

DOYEN ▬ « Fantastique. Je vous ferai bien le même genre de description, mais je doute que vous trouviez ça passionnant. Alors, dites moi, pourquoi avoir privilégié notre magnifique université ? »

- J'ai fait beaucoup de recherches pour trouver celle qui me
convenait le mieux, mais en feuilletant votre dépliant j'ai aimé la façon dont
vous décriviez vos cours ; d’ailleurs j'ai bien aimé vos nombreux choix de
cours. Je suis ici en hésitant entre deux domaines : littérature et langue.
Ou bien en arts, je peux me décrire comme artiste, et je dois avouer que ce
domaine m'intéresse. Mais j’adorerais aussi écrire un petit roman. Que choisir ?
Le futur est tellement effrayant, je trouve... pas vous?

J'étais assise devant lui, à mastiquer mon chewing-gum. Ce
n'était pas très chic, mais j'étais nerveuse ; j'avais l'impression de passer
une entrevue pour un emploi. À Montréal je travaillais dans le même petit café
que ma mère, elle était la patronne alors je n'avais pas vraiment eu besoin
d'en faire, mais j’imaginais bien comment cela aurait été. Exactement comme
cela se passait à l’instant.

DOYEN ▬ « Je ne m’attendais pas à ça. Peut-être pourriez-vous m’en dire un peu plus sur votre famille et votre enfance ? »

- J'ai eu une enfance pas très simple... ma famille n'était pas très
riche et nous vivions du minimum. Ma mère a souffert d’un cancer du sein
pendant un bon moment et mon père était artiste à plein temps, et parfois
décorateur d'intérieur à temps partiel. La vie ne nous a pas gâtés, nous
vivions dans un petit appartement. J'ai aussi un frère d’un an de plus que moi.
Il a vingt ans... ou plutôt je dirais il avait vingt ans : il est mort
l'an dernier.
Mes parents m'ont toujours accordé beaucoup d'attention ; étant
une fille, j'étais surprotégée. J'aurais préféré être un peu plus livrée à moi-même.
La liberté m'a toujours attirée, mais je n'en ai jamais eu. Mes parents m'ont
toujours mit la pression pour que je devienne avocate ou quelque chose du genre.
Ils ont peur que je termine pauvre, mais je me dis que si on a l'amour des
autres, on est riches. Et de toute manière, je veux faire quelque chose que j'aime.

La vie m'a apprit qu'il faut prendre comme cela vient, et un jour
quelque chose de bon nous arrivera.

J’ai fais court car je n'aimais pas vraiment ce genre de
lieu. Je me sentais vraiment mal et raconter ma vie à un étranger, je n'ai
jamais vraiment apprécié. Pourquoi lui raconter des choses qui ne le concernent
pas? Comme lui dire que voilà un an, je suis tombée enceinte... oui à dix-huit
ans, mais que j'ai dû le remettre à des étrangers car le père s'est enfui en
courant, et que je me voyais mal l'élever seule. Aujourd’hui encore, je garde
avec moi le petit ourson que je lui avais acheté, mais que les parents adoptifs
m'ont laissé en souvenir. Pourquoi l'avoir gardé pendant neuf mois dans mon
ventre ? Parce que l'avortement je trouve cela dégueulasse : pourquoi
gâcher la vie d'un futur être humain ?! Les parents sont gentils, et ils
m'écrivent une lettre (ou plutôt un roman) chaque mois avec des photos de mon
petit. Oui, c'est un garçon. Ils m'ont même laissé le droit de choisir le
prénom ! Je l'ai nommé Élihot, en hommage à mon frère. Mon frère était un
délinquant. Il est mort d'une balle entre les deux yeux lors d’un conflit de
"gang de rue". Malgré ça, je n'ai jamais connu d'homme plus
respectueux que lui ! Il était toujours là lorsque quelqu'un avait besoin
de lui.
Moi, j'ai toujours été une petite garce qui ne causait que
des problèmes à ma mère. Je l'aimais, mais je ne comprenais pas pourquoi elle
ne pouvait pas venir me chercher à l'école ou pourquoi elle ne venait pas faire
les boutiques avec moi. Pourquoi était-ce ma mère qui était malade, et non
celle d'une autre ? C’est simple : cela tombe toujours sur des gens
biens.
Pourquoi donc raconter ça à cet homme ? Il devait
juste avoir hâte que cela se finisse.

DOYEN ▬ « Charmant ! Avez-vous toujours été comme ça ? »

- Non. Enfant j'étais bien plus capricieuse ;
je voulais tout, et tout de suite faute de quoi je faisais de grosses crises.
Je n’étais pas de doux repos pour ma mère ! Mon frère devait souvent
l'aider, car il y a eu un temps ou elle ne quittait pas son lit. Mon père devait
gagner de l'argent pour deux. J'ai toujours eu besoin de beaucoup d'attention,
d’ailleurs je dirais que j'en ai encore beaucoup besoin.

DOYEN ▬ « Je vois. Mis à part vos études, vous avez une ambition particulière, une passion ? Autre chose ? »

- Comme je le
disais plus haut je me considère comme une artiste. J'aimerais vraiment pouvoir
maîtriser tout ce qui est du domaine de l'art. Je suis aussi une écrivaine
amateur, mon roman parle un peu de ma vie et de ce que ma mère à dût faire pour
rester en vie. La musique occupe aussi une grande partie de ma vie. La photo me
passionne tout autant que la musique, j'aime pouvoir garder en mémoire ces moments
précieux que l'on ne revivra jamais. Avez-vous remarqué que les photos en noir
et blanc ont toujours l'air de montrer plus d'émotion que celles en couleur?

DOYEN ▬ « Bien, il me semble que je ne vais pas abuser plus de votre temps. Je vous remercie de votre patience et de vos réponses. Nous nous recroiserons dans les couloirs, sans doute. »

- Au plaisir !

Je me levai et ramassai mes affaires en soutenant toujours
se sourire amical, que j'arborais depuis le début. Je poussai un léger soupir
que personne ne pouvait percevoir. J’étais contente d'avoir enfin fini cet
interrogatoire ! A voir qu'il posait autant de questions pour simplement
me connaître, je dirais plutôt qu'il veut savoir quel genre de personnes
fréquentent son établissement. Je suis presque sûre que si je lui disais que je
consommais des quantités considérables de drogues et que j'étais une alcoolique,
il m'aurait virée aussitôt malgré que j’aie réussis les examens d'accès. Mon
sac sur l'épaule, je sortis mon Ipod et continuai mon trajet la tête haute. J’espérais
juste ne pas avoir encore affaire à lui, car il me puisait mon énergie.

bienvenue parmis nous =)
bonne chance pour ta présentation ^^'

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